On prédit toujours très mal le “succès” en prépa
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- WALLER Samuel30 octobre 2024 à 2h33 #2086
Bonjour à tous les étudiants!
Je parle dans mon témoignage du fait qu’on prédit mal ses notes, qu’on appréhende mal son niveau par rapport aux autres, et comment on va performer aux concours. Je développe ici ces exemples dans mon cas.
Je n’ai jamais rien pu prédire de mes résultats en classe préparatoire.
Déjà en y entrant, je n’ai pas du tout eu de “choc de la prépa”, cela m’a paru une continuité du lycée, et peut-être qu’ainsi ça ne m’a pas assez motivé. Je n’étais pas stressé par les notes, aussi ça ne m’a pas dérangé d’avoir 3/20 au premier devoir, mais je n’aurais pas deviné que l’expérience des colles, et que ma volonté de progresser me rendrait anxieux non pas de mes résultats, mais de mes efforts et de mes prestations.
Et pendant toute la première année, j’étais toujours en retard sur le rythme du professeur (mais je ne savais pas que c’était normal!) et je ne pensais pas que je passerais en mp*, je pensais juste au fait qu’il fallait vite rattraper la tête de classe ou je ne l’atteindrais jamais (ce qui n’est pas une bonne mentalité à mon sens).
En entrant en mp*, je ne devinais pas que j’allais être dernier en physique et avant avant dernier en maths (je ne compte pas les élèves qui ne venaient plus). Je ne devinais pas que cette position dans la classe me mettrais dans un état mental bien plus dur que celui dans lequel j’étais déjà.
À la fin de la mp*, je ne me doutais donc pas du tout que j’aurais des résultats très honnêtes, au point d’être à 4 places de l’ENSIMAG, une école qui m’intéressait. (D’ailleurs je rencontre beaucoup d’élèves qui pensent qu’ils n’auront “même pas une petite mine/ une ccinp” alors que ce n’est pas du tout le cas : ils ne savent pas le prédire).
Avant la 5/2, je ne savais pas du tout si je pourrais faire une meilleure année, puisque je trouvais n’avoir aucune base solide de deuxième année, et que je recommençais le même défi dans les mêmes conditions. Puis, au vu des résultats des anciens 5/2, je pensais que si je réglais mes problèmes, je pourrais peut-être atteindre Centrale Supélec si je performais très bien, et que je pourrais aller chercher Télécom Paris si je superformais et que je faisais bien mieux que tous mes prédécesseurs. Aux concours, j’étais loin de me douter de mes notes, ne finissant que la moitié des sujets de maths et physique à mines et centrale, sachant que les 5/2 n’ont pas de bonus. Je ne me doutais pas que mes notes seraient aussi bonnes à ccinp. Très souvent, on a des bonnes notes aux épreuves qu’on pensent avoir raté, et inversement : on prédit très mal. De même pour les oraux, lorsqu’on rencontre un examinateur agréable ou désagréable : en effet, un examinateur sympa sera sympa avec tout le monde, donc vous avez l’impression que l’oral s’est bien passé mais c’est totalement indépendant de votre note, et ce dans les deux cas.
Mais le plus important est pendant l’année : je côtoyais des élèves très forts, très travailleurs. Il y avait des 3/2 meilleurs que moi : c’est toujours le cas. Et les 5/2 étaient tous meilleurs que moi en 3/2, logiquement, et étaient dans les tout meilleurs en sup (comme quoi – ce qui est bien connu – le classement change drastiquement chaque année : donc on prédit mal); ils préparaient des sujets X-ENS aux devoirs, étaient meilleurs que moi en maths, en physique, parfois en option informatique. Je connaissais mon (bon) niveau en langues, mais on en connaît tous l’aléatoire, et ce n’est pas que grâce aux langues que j’ai obtenu des résultats équivalents ou meilleurs que les leurs. J’étais loin de m’en douter, si loin !
Certes ce n’est pas qu’une bonne nouvelle, puisqu’eux se sont fait dépasser par moi, donc il ne faut pas voir cela avec un syndrome du personnage principal; mais je vous en conjure : ne stressez pas sur un avenir fictif : vous prédisez très mal ce qui va vous arriver, les notes, celles des autres, le “succès” relatif. Donc faites de votre mieux et n’y pensez plus, ne vous tuez pas d’angoisse. Si vous faites de votre mieux, vous n’avez rien à vous reprocher, les professeurs et colleurs ne peuvent rien vous reprocher non plus, et penser à une colle passée, une copie rendue, ne sert plus à rien. Ne vous tirez pas une balle dans le pied.
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